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    Du voilier au camping-car La transition douloureuse  | 
    
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Transition   | 
    Maj : 05/11/2024 
 
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 La transition du voilier à la cabane à roulettes
« Le voilier ne vous manque t’il pas après avoir passé tous les moments libres de sa vie précédente sur l’eau ? » est une question récurrente qui m’est posée…
  Quand on est jeune et passionné de mer, le rêve est de  partir quelques années tourner autour du monde à la voile, mais il y a alors  des obstacles majeurs, car c’est le début de sa vie professionnelle et familiale.  Ce serait pourtant le moment idéal, en pleine forme physique et très motivé, mais  le manque et de disponibilités et de moyens financiers interdisent ce rêve.
  Bien plus tard vient la retraite, et les deux obstacles de  la disponibilité et des finances disparaissent, mais il n’y a plus la capacité  physique de se hisser à la force des bras pour décoincer une drisse en tête de  mât, ni l’envie de partir pour un tour du monde.
  Plus jeune, skipper ou équipier, faire ses quarts de nuit et  manœuvrer en prenant des paquets de mer, puis épuisé tenter de somnoler dans  ses vêtements mouillés et glacés est un vrai plaisir, mais au fil des ans, les  goûts évoluent et l’on recherche des navigations plus calmes.
  Après 35 ans de voile, on winche  de moins en moins vite, l’alternative raisonnable a semblé de  se résigner à abandonner le voilier pour des activités moins  contraignantes. 
Le repliement vers le camping-car en est une, bien  qu’infiniement plus restrictive, mais il est stupide de s’accrocher à un passé  révolu.
La décision est lourde, mais il faut se rendre compte qu’à la retraite toutes les capacités déclinent inexorablement et qu’il faut s’adapter.
La pratique du camping-car n’a rien à voir avec la voile, ce  n’est qu'une activité de substitution faute de mieux.
Le plus difficile à accepter est la perte de tout ce que l’on  a appris après tant de milliers d’heures à la barre et s’efforçant de régler au  mieux son voilier et de bien naviguer sans casser dans le mauvais temps.
En camping-car, il n’y a rien à savoir et rien à apprendre. Ce n’est qu’un moyen de transport banal, comme sa voiture,  avec en plus une possibilité de camping amélioré.
L’autre démarche régressive qui interviendra plus tard sera  la perte d’autonomie et l’entrée en Epad mouroir, avec son fauteuil roulant.
  Vous allez trouver cela très pessimiste, mais l’abandon du  voilier ressemble à cette future dégringolade.
 Au café du commerce, on pourrait dire que l’on ne peut être  et avoir été…
Il faut quand même rajouter une note optimiste à cette page dépressive.
   Quand on évite au maximum les regroupements moutonniers à l’escale (sauf le temps de faire la technique tous les trois jours) et que l’on se pose pour la nuit dans un joli endroit solitaire, le camping-car a des agréments, il évite de devoir chercher hôtel et restaurants à la dernière minute et s'imposer des contraintes de temps, il permet de se réveiller en pleine nature en ayant fait des rêves des navigations passées.
   On n’a plus l’angoisse météo de l’inévitable coup de vent ou cyclone qui va inexorablement nous tomber dessus au large ou dans un mauvais mouillage. Une fois garé le camping-car ne risque plus rien, sauf à se coller stupidement en zone inondable.
   C’est plus confortable que la tente de camping de notre jeunesse.
   Pour visiter une ville, il n’est pas question de s’engager dans les petites rues sans pouvoir manœuvrer et stationner,  il faut se poser à l’extérieur, pas trop loin d’un bus ou métro, ou prendre les vélos pour visiter sans contraintes.
 Comme nous ne sommes plus pressés par le temps, les jours de grandes migrations et les routes surchargées seront évitées.
A la voile comme en camping-car, un problème majeur est la fréquentation  croissance permanente dans les lieux de regroupement.
Il y a trop de pratiquants ce qui induit à juste titre un  rejet des autochtones qui se sentent envahis en période estivale.
Pour accentuer cela, les incivilités de nombreux malotrus ruinent l’image sympathique  du baroudeur recherchant la liberté.
Si vous aussi abandonnez le voilier pour le camping-car, faites-le sans illusions et écoutez la merveilleuse chanson de Brel « les vieux ».
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